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Cuisine Capoise

Laka Latchamimi /Chez Latchamimi : janjòl, jenjòl (MAX MANIGAT)

« La soupe et le ragoût de pénis de taureau, de bélier, de bouc, sont connus dans beaucoup de pays. On les mange, sans sourciller, au Moyen-Orient (Israël), dans la Caraïbe (Haïti, Jamaïque), en Amérique latine (Bolivie, Mexique), et en Extrême-Orient (Chine, Thaïlande, Vietnam) « comme une viande ordinaire et comme un coup de pouce à la virilité.

…Le pénis de chaque espèce a sa propre saveur. Il reste un peu caoutchouteux même après une longue cuisson, cependant.

La seule recette circulant sur Internet a été prise mot pour mot d'une petite collection de recettes Yemenite, Yemenite et Sabra Cookery par Naomi et Shimon Tzabar, épuisée (voir : infra).

[…]

La plupart des Occidentaux ne savent pas comment nettoyer le pénis pour la cuisson. [… Le cuisinier doit le fendre, enlever l'urètre], et rincer la viande plusieurs fois sous l'eau courante pour éliminer toute trace d'urine. » www.grouprecipes.com

La soupe ou le ragoût de pénis passe pour avoir des « vertus ». En Bolivie, c’est la soupe Caldo de Cardan (pénis de taureau) souveraine pour faire disparaître le mal-makak ou gueule de bois. Elle « donne de la force aux hommes » là et ailleurs comme c’est la croyance très largement partagée.

BEGA: pénis d’animal. (voir aussi : janjòl, jenjòl) Mot d’origine inconnue. On pourrait le rapprocher de : « BANGALA : pénis d’un animal. Mot d’origine : « kikongo bakala : sexe viril, organe viril, …. » (PS, p. 5)[1] Ce mot est tombé en désuétude. Pourtant, il était d’usage courant dans la colonie de Saint-Domingue. Ducœurjoly le définit : « membre viril d’un animal. » (DSJ, p. 296) L’auteur ne fournit aucun détail. Consommait-on ce morceau de l’animal ? Il ne le dit pas. Ce que nous savons, c’est qu’aujourd’hui on mange le bega : pénis de taureau. (voir JENJOL) ; certains en sont même friands. Jacques Jacquelin Garçon (JJG), pense que : « Si bangala signifie : pénis d'un animal ; bega pourrait en descendre. Le bega est plus exactement le pénis du bouc, mais celles qui préparent et vendent le manje lòbèrj y ajoutent le pénis du boeuf, plus volumineux, pour plus de profit.

Les consommateurs lui attribuent des propriétés aphrodisiaques. » (Manigat, 2006, p. 56)

« JANJOL, JENJOL [N] : pénis ; plat de pénis de taureau. Mot d’origine inconnue.

Le jenjòl est une spécialité capoise comparable au bega port-au-princien. On le dit efficace pour donner de la vigueur … aux hommes.

Sa préparation est simple : un pénis de taureau est coupé en morceaux, lavé à plusieurs eaux, bien citronné et ensuite « tranpe ou mariné » très relevé. Il est mis à cuire à feu doux jusqu’à ce qu’il devienne tendre et gluant. Plat indispensable dans les fêtes où l’on boit sérieusement. (recette fournie par JJG et Gérard D. Gilles.) » (Manigat, 2006, p. 152)

Du temps de ma jeunesse capoise, le plus renommé des jenjòl se vendait, à la Fossette, chez Latchamimi.

Le Haitian English Dictionary – p. 373 – prétend que le janjòl [S] est aussi un plat du sud d’Haiti. (southern Haiti).

Voici à titre d’exemple comment préparer la soupe de pénis de taureau juive:

« Ingrédients :

  • 1 livre de pénis, de bélier ou du taureau
  • 3 c à soupe d’huile
  • 1 gros oignon
  • 2 gousses d’ail, pelées et hachées
  • 1 c. à thé graines de coriandre, concassées
  • 1 c. à thé sel poivre fraîchement moulu.
  • Préparation :

    Ébouillanter le pénis, puis égoutter et nettoyer (ne dit pas comment [le] nettoyer…)

    Placer le pénis dans une casserole, couvrir d’eau froide et porter à ébullition. Retirez l’écume, puis laisser mijoter pendant 10 minutes.

    Égoutter et émincer.

    Faire chauffer l’huile dans une grande poêle.

    Ajouter l’oignon, l’ail et la coriandre et les faire frire jusqu'à ce que l’oignon soit doré.

    Ajouter les tranches de pénis et faire frire les deux côtés pendant quelques minutes.

    Incorporer le reste des ingrédients avec une bonne mouture du poivre ; ajouter assez d’eau pour couvrir et porter à ébullition.

    Baisser la chaleur, couvrir et laisser mijoter pendant environ 2 heures, ou jusqu'à tendreté.

    Ajouter un peu d’eau de temps en temps si nécessaire pour l’empêcher de brûler. » www.grouprecipe.com

    *

    La : Jamaica Cow Cod Soup (bull Penis)/Soupe de pénis de taureau “Cow Cod” jamaïcaine : « […] contient le pénis de taureau, des bananes vertes, du piment fort et du rhum blanc…. » Le “Cow Cod” nettoyé et congelé se trouve dans certains supermarchés vendant des spécialités jamaïcaines.

    Sources :

    [1] Pierre Swartenbroeckx : Dictionnaire kikongo et kituba – français. Ceeba Publications, 1973. 815 pages.

    [2] Bryant C. Freeman : Haitian – English Dictionary. 5th Edition. Mount Oread Bookshop 2004.

    Notes de la rédaction: * Max Manigat est l’auteur de « Mots créoles du Nord d’Haïti. Origines – Histoire – Souvenirs » [MCNH] (2006) et du supplément : « Origines, Histoire et souvenirs de 600 mots créoles de ma jeunesse capoise » in « Cap-Haïtien. Excursions dans le temps. Au fil de nos souvenirs » (2014) pp.

    Il est membre de l’A.K.A. (Akademi Kreyòl Ayisyen)

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