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Musique

Septent: Le passé au présent (Islam Louis Etienne)

Après plus de 70 ans d’activités intenses et permanentes, Septent est un orchestre qui attire la curiosité non seulement des mélomanes mais encore des chercheurs et des protecteurs des patrimoines matériels et immatériels du monde entier en particulier. Les institutions chargées de faire ce travail dans le monde ne devaient pas se faire prier, ni attendre pour donner à Haïti l’élan, la dimension et le support nécessaires pour que Septent et son environnement deviennent des patrimoines de l’humanité (l’orchestre, le FEU VERT, le Boulevard Septentrional et le MUSEE Septentrional).

Maintenir en vie une institution musicale comme l’Orchestre Septentrional de manière continue et ininterrompue pendant plus de 70 ans, est un record jamais réalisé dans les Antilles. Il a joué et joue encore de la bonne musique avec uniquement des capitaux privés dans un pays pauvre aussi difficile qu’Haïti. Ce comportement est un acte de courage extraordinaire qui doit traverser les mémoires, un exploit remarquable qui doit être porté sur la carte touristique internationale ; dans le Guinness des records et un défi pour l’humanité.

L'Orchestre Septentrional est la plus ancienne formation de musique urbaine encore active en Haïti. Tout au long de son existence, elle a traversé de nombreuses épreuves et a connu des moments assez difficiles. Condamnée chaque fois à faire appel à un nouveau musicien pour compléter son effectif par suite d’un départ vers d’autres cieux plus cléments ou d’un décès, la formation musicale n’a rien perdu dans son jeu d’ensemble, son rythme et son harmonie.

Autant de modes qu'elle a su s'approprier pour constituer un répertoire des plus variés. Véritable institution de la musique haïtienne, la Boule de feu internationale et son big band de 20 musiciens, avec trompettes et saxophones, continue aujourd'hui de sillonner le pays du Nord au Sud, au son des meringues, compas, boléros et rythme de feu.

Le fonctionnement de l’Orchestre, sa longévité, sa niche musicale ondoyante et diverse constituent une mine d’or inépuisable et un sujet sérieux d’étude qui retiennent l’attention, bouleversent l’ordre social et renversent les consciences. Après plus de 70 ans de fonctionnement, ce qui constitue un fait presqu’inédit dans le monde entier, tout devient important et pièces d’archives dans l’environnement du groupe. L’Orchestre, le Boulevard et le FEU VERT sont des actifs déjà disponibles tandis que le Musée Septentrional est une plante à faire germer, un crayon à aiguiser, un rêve à concrétiser, un projet à réaliser et une plateforme à exploiter.

Si effectivement l’une des missions essentielles de l’UNESCO est d’une part de sauvegarder le patrimoine culturel matériel et immatériel à travers le monde et d’autre part d’aider à la construction et à la restauration des musées , l’Orchestre, son antre le FEU VERT Night CLUB croient que leur renommée, leur fonction, leur importance et leur longévité sont des raisons nécessaires et suffisantes pour bénéficier d’un tel statut, pour jouir les privilèges qui y sont associés et pour remplir toutes les formalités y afférentes afin de rehausser la fierté, le prestige et l’honneur du peuple haïtien. Le Boulevard Septentrional est une simple formalité tandis que le Musée Septentrional est un four à allumer. L'UNESCO a également créé, en 1992 ,le programme Mémoire du monde, visant à :

  • • Sensibiliser la communauté internationale à la richesse du patrimoine documentaire.
  • • Assurer sa conservation pour les générations futures.
  • • Rendre ce patrimoine accessible à un large public.

Il s’est doté pour cela d’un Registre mondial, liste des éléments du patrimoine documentaire identifiés par le Comité consultatif international (CCI) et approuvés par le directeur général de l'UNESCO

Plus de 70 ans depuis que des musiciens viennent et partent, depuis que l’orchestre compose et performe, plus de 70 ans depuis que des figures et des photos apparaissent et disparaissent en même temps ; plus de 70 ans depuis qu’il fait chanter et danser sur toute l’étendue du territoire et dans certains autres continents ; plus de 70 ans depuis qu’il porte bien haut et bien loin la culture haïtienne ; plus de 70 ans depuis qu’il ne cesse d’enrichir le patrimoine culturel national. Que demande l’UNESCO pour intégrer l’Orchestre Septentrional et son environnement immédiat dans ce fameux registre mondial ?

Les nouveaux combats à livrer

Apres avoir roulé sa bosse, ça et là, tant en Haïti qu’à l’étranger, entre des compositions et des répétitions, des morceaux choisis et des mélodies mielleuses, des productions d’albums et des performances de toutes sortes, des hits et des chansons d’anthologie sans compter les voyages et les reportages, les critiques et les distinctions reçues, l’Orchestre Septentrional dispose suffisamment de matières et de notions , sous forme d’archives, de documentations, d’objets souvenirs et de publications pour constituer une véritable collection pour son prochain ou premier musée du genre, dans l’histoire de la musique haïtienne.

C’est plus que normal que l’on devienne curieux par rapport à cette encyclopédie de la musique du monde. Le combat à livrer aujourd’hui comporte deux volets : d’abord la reconstitution de ce passé dans un espace qui deviendra le théâtre de l’univers, c’est –à – dire la construction du musée Septentrional et ensuite la validation des droits d’auteur pour faire enregistrer la musique de Septent.

En 2048, l’Orchestre Septentrional aura cent ans. De là étant, c’est chaque année qu’on doit poser des jalons pour consolider la vitalité et la créativité de cette machine musicale. Les jeunes d’aujourd’hui, comme ceux qui vont prendre part aux prochaines manifestations prévues pour le centenaire, vont certainement poser un ensemble de questions les plus logiques et pertinentes sur cette institution phare dans la musique.

Dans la nature, rien ne se perd, rien ne se crée mais tout se transforme. L’homme nait, vit, produit et meurt en laissant ses œuvres derrière lui. Accumulées, ces œuvres deviennent un héritage laissé à la postérité. Le monde se lit par accumulation de traces et de fragments. A tout mouvement dans le futur, correspond une action dans le passé.

Le passé est passé, ce qui est mort est mort. Laissons l'irréparable dormir dans son néant et les morts ensevelir leurs morts. Le passé est un temps situant le procès dans une époque révolue par rapport au moment de la parole ou par rapport à un moment pris comme repère. Il est mort, enterré mais pas oublié. Celui qui oublie son passé, n’a pas d’histoire.

En hommage aux créateurs, aux producteurs, aux concepteurs, aux collectionneurs, aux historiens et aux chercheurs, la ferveur des premiers temps accumule toutes les merveilles de l’Univers dans les limites du possible, selon une logique d’échantillonnage. Idéalement, chaque singularité doit y trouver une place afin de reconstituer un monde en miniature et d’en offrir une image intelligible. Les premiers pour les avoir créés et les autres pour pouvoir les décomposer, les étudier, les apprécier et les valoriser.

Les collectionneurs ont ainsi l’ambition d’ordonner cette profusion dans un espace plein à craquer, entendu comme un monde en miniature. Quitte à prendre parfois l’allure d’un pittoresque capharnaüm, c’est pour rendre hommage aux fondateurs que le lieu privilégie ainsi les deux qualités de la nature : variété et profusion.

Cependant, il faut ranger les pièces selon leur provenance, leur origine, leur époque et leurs fonctions en séparant les instruments de musique des partitions ; les disques et les compacts disques des costumes ; les lyriques des textes de la vie des musiciens ; l’administration du groupe des circonstances dans lesquelles la musique a été écrite etc.

Puisqu'aucune classification normée n’a véritablement cours dans le milieu et que les curiosités ont ceci de particulier qu’elles sont par définition difficiles à classer, chaque collectionneur peut expérimenter des solutions personnelles. Cependant, en adoptant la déclaration universelle en 2001, l’UNESCO s’est engagé de promouvoir la diversité culturelle dans le monde.

Le Musée septentrional : Théâtre de l’Univers

Chacun a donc une vive conscience de constituer un lieu d’exposition unique qui se veut démonstratif et exhaustif, lieu de convergence de tous les éléments, de toutes les entités qui constituent l’environnement et la vie de Septent, des bizarreries de tous les mondes, anciens et nouveaux pour en faire un théâtre de l’Univers.

« Tous les hommes désirent naturellement la connaissance », déclare Aristote au début de la Métaphysique. Ce désir qui serait propre à la nature humaine, et qu’on nomme en latin «libido sciendi», est une idée qui connaît une fortune particulière à la Renaissance, où les ambitions humanistes d’embrasser tous les domaines de la connaissance donnent raison à un élan, jugé proprement humain, vers les savoirs. Il est aussi important de préciser que l'UNESCO intervient dans le monde entier par des expertises et des financements.

C’est en effet par l’étude et l’exercice de sa raison que l’on se montre véritablement digne du nom d’homme. Ce désir d’apprendre, qui s’efforcera de nommer et de comprendre, fonde un certain rapport au monde associé à l’appropriation ; or, pour traduire en français cette notion de «libido sciendi», c’est le plus souvent le mot «curiosité» qui est choisi.

Malgré leur âge, leur notoriété, leur popularité, et les nombreux services rendus à la collectivité l’Orchestre Septentrional et le FEU VERT NIGHT CLUB n’ont pas su attirer la curiosité des institutions internationales chargées de gérer les questions de patrimoine matériel et immatériel. Ils ne figurent même pas dans la bibliothèque numérique mondiale lancée par l'UNESCO et la Bibliothèque du Congrès des États-Unis opérationnelle depuis le 21 avril 2009.

L'UNESCO est connu depuis 1972 pour sa liste du patrimoine mondial pour le patrimoine matériel, culturel et naturel. Une liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité a existé de 2001 à 2006. Avec l’entrée en vigueur de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, le programme de la proclamation a pris fin. À l’image du patrimoine mondial, ont été créées deux listes : une liste représentative et une liste de sauvegarde urgente, où ont été inscrits les chefs-d’œuvre précédemment proclamés, et où de nouveaux éléments sont inscrits annuellement depuis 2006.

La curiosité consiste donc en une forme d’émerveillement et d’étonnement devant la profondeur et la profusion de la création de l’artiste. Elle est à l’origine d’un mouvement qui incite l’homme à contempler la diversité des formes et à en rechercher les causes. Pour ce faire, il lui faut observer les curiosités, à savoir les objets eux-mêmes. Par principe, c’est donc le caractère énigmatique, étrange et nouveau, d’un texte, d’une orchestration, d’une chanson, d’un costume, d’une propriété du document qui en fait une curiosité.

Ce caractère énigmatique de la pièce la fait appeler singularité, merveille ou choses admirables. Il confirme qu’elle est digne de figurer dans un espace de curiosités. La collecte de ces pièces remarquables revient à identifier le mémorable ; le banal en est a priori exclu, à moins qu’il ne soit représentatif de quelque spécificité locale. Un Musée se doit de présenter des merveilles créées par une main humaine, appartenant au domaine de l’art ou de la technique.

Le travail de l'UNESCO dans le domaine du patrimoine a abouti à l'adoption en 1972 de la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel. Le Comité du patrimoine mondial est créé en 1976 et les premiers sites sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en 1978. Depuis lors, quelques instruments juridiques internationaux ont été adoptés par les États membres de l'UNESCO en 2003 (Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.)

L’accumulation de tels documents dans un lieu clos correspond à un choix concerté qui délimite les contours des étonnements propres à une époque, tout en fondant une échelle du goût et des attentes. Car ces collections génèrent voyages, visites, échanges, catalogues, ventes, écrits et correspondances qui inscrivent l’activité des curieux dans un réseau de sociabilités complexes, tant savantes que mondaines. Suivant de près les engouements ou les découvertes, les objets collectionnés peuvent varier d’un siècle à l’autre.

L'UNESCO constitue également depuis 2004 un réseau des villes créatives, qui en 2017 rassemble 180 villes qui entendent et s'engagent a :

  • Promouvoir les industries créatives
  • Renforcer la participation à la vie culturelle
  • Intégrer la culture dans les politiques de développement urbain durable
  • Echanger des bonnes pratiques pour toujours attirer la curiosité.
  • L’idée de Musées remonte au milieu du XVIe siècle. Ce sont des espaces conçus par des particuliers pour eux-mêmes et accessibles à quelques familiers triés sur le volet. Elle prend son essor dans l’espace européen du XVIIe siècle pour continuer sa course, sous des formes différentes, au XVIIIe siècle. Dès lors, ces collections passent aux mains d’institutions d’intérêt public.

    Les Musées sont des espaces d’exhibition, d’émerveillement, d’étude et de recherche. Ils favorisent les échanges épistolaires, les discussions ou controverses sur un point du domaine. Ce sont des lieux de rencontre et d’expérimentation, des lieux vivants où les pièces sont admirées et manipulées, parfois au péril de leur intégrité.

    L’amateur au regard avisé, et mieux encore le savant dont l’esprit systématique et raisonné est capable, dans la mise en scène de ses trésors, de combler les plaisirs de l’œil tout en exaltant les joies de l’esprit. Chacun en trouve pour son compte. Le Musée septentrional est une nouvelle porte qui sera ouverte en permanence sur la vie capoise et de l’orchestre en particulier en vue de :

    • Découvrir les archives et la mémoire de l’Orchestre
    • Apprécier l’évolution de l’Orchestre à travers le temps
    • Mesurer l’apport de Septent à l’industrie musicale nationale et internationale
    • Comprendre les rapports développés par Septent avec les autres groupes musicaux
    • Créer un mythe autour des costumes et des coutumes qui font l’authenticité de la Boule de feu
    • Rendre immortels les souvenirs et investir dans la préparation du centenaire
    • Découvrir les archives et la mémoire de l’Orchestre

      Ce n’est pas seulement l’ancienneté qui fait la fierté et la gloire de l’Orchestre Septentrional. Ancien ne veut pas dire nécessairement meilleur. Le groupe aurait pu être ancien mais sans production, ou du moins sans une production de qualité qui attire l’attention des jeunes et des moins jeunes et dans des styles variés.

      Septent est une école sans banc qui a tenté et qui tente encore d’apporter des réponses précises aux différentes questions qui perturbent la société. Cette école, à travers le Musée qui est une mine d’or d’une profondeur insoupçonnée, permettra aux chercheurs d’étudier Septent dans son essence, dans sa structure, dans sa tenue vestimentaire, dans son fonctionnement et dans ses compositions (textes, orchestrations et histoire).

      L’Orchestre photographie tous les événements majeurs de la vie sociale pour les mettre en musique. Septent a traité des sujets divers notamment ceux qui influencent le comportement des citoyens avec une attention particulièrement pour la femme haitienne. On ne peut pas raconter l’histoire de la musique haïtienne sans mentionner le nom du doyen de la musique populaire de dance.

      Par la curiosité agissante et sans limites du grand public, autant des fanatiques de l’orchestre que des familles, des journalistes, des éducateurs, des chercheurs, des autres groupes et même des compétiteurs, l’aménagement d’un musée (physique ou virtuel) pourrait aider le groupe à répondre en permanence à toutes ces interrogations.

      Un musée pour informer et transformer positivement le regard du public, en puisant dans le passé et la mémoire collective, tout en rendant hommage tant aux membres fondateurs, aux collaborateurs, aux contributeurs qu’au public des quatre coins de la planète qui continuent de fredonner ou d’admirer la couverture des albums et des CD.

      Apprécier l’évolution de l’Orchestre à travers le temps

      Pour faire fonctionner un orchestre, il faut mettre toute une machine en marche. Ce qui est vendu au public, c’est le produit fini. L’environnement qui fonctionne dans la cuisine est tout aussi important tant en qualité qu’en quantité et dans tous les aspects.

      Un travail scientifique nous permettrait de prendre en compte les musiciens de toutes les générations confondues, c’est-à-dire depuis les membres fondateurs à date, leur condition d’admission, les instruments qu’ils ont joués, leur temps de prestation, le répertoire du groupe, leurs œuvres, les partitions et leur histoire sociale.

      Le personnel administratif, le personnel de soutien, la logistique et les différents comités de support à travers le temps, les conditions de transport, les différents albums réalisés avec leurs sponsors et mécènes, leurs hits, les photographes et les graphistes, les tailleurs qui ont travaillé sur le choix des couleurs, des symboles, des costumes, de promotion et d’autres éléments des arts graphiques, esthétiques et médiatique qui conditionnent le succès de la Boule de feu.

      Mesurer l’apport de Septent à l’industrie musicale nationale et internationale

      Il ne faut pas perdre de vue que Septent est une entreprise privée qui a commencé à partir de rien, sur un coup de tête, sans structure et sans moyens économiques. Les difficultés du début et la résolution des problèmes, le prix des bals et des contrats, les recettes réalisées, le carnaval d’autrefois ainsi que le salaire des musiciens ont un poids considérable dans leur histoire. Les espaces mystiques pour entreposer les instruments, pour réaliser les répétitions et pour jouer les bals sont des informations de première importance.

      Dans la liste des objets à contempler dans la riche collection de cette prestigieuse institution, on a envie d’admirer les images et les souvenirs les plus inédits lors des voyages. La comptabilité des nombreuses distinctions entre les certificats, les plaques d’honneurs, les trophées et d’autres marques d’appréciation pourrait servir à justifier le poids réel du groupe dans l’industrie nationale et régionale, en passant par la diaspora haïtienne.

      Comprendre les rapports développés par Septent avec les autres groupes musicaux

      L’évolution en vase clos dans le monde d’aujourd’hui est une illusion surtout dans le domaine culturel. Les orchestres développent entre eux non seulement des liens de collaboration en jouant ensemble au cours d’une même soirée dans le même club mais encore ceux de la compétition et de la migration.

      L’absence de structure, l’appât du gain et la lutte pour le leadership sont les principaux facteurs qui ont entravé l’évolution et la pérennité des groupes musicaux sur toute l’étendue du territoire. Septent a échappé à ce courroux parce que les musiciens se sont alignés derrière leur maestro Ulrick Pierre Louis qui s’est révélé leur principal leader. Ulrick fut un homme de conviction, de décision et de vision. Il a dirigé le groupe avec une main de fer dans un gant de velours.

      Le Musée Septentrional sera certainement une opportunité qui est offerte à l’Orchestre et une visibilité pour vendre l’art et la culture haïtienne, pour présenter et mettre en évidence les profils de l’ensemble des métiers artistiques et des professions techniques mobilisés au sein de l’orchestre, les similitudes dans le traitement des sujets interprétés, jusqu’aux slogans utilises lors des spectacles. À cette occasion, même un modèle ou prototype de contrat établi entre le groupe et ces nombreuses institutions, confirmerait le modèle de gestion qui se pratique au sein de cette entreprise culturelle. Les techniciens de l’art en particulier et le grand public en général attendent avec impatience l’inauguration de ces expositions thématiques au prochain musée de l’orchestre.

      Les instruments de musique, les partitions, comme les principaux ouvrages publiés et les documentaires réalisés sur l’orchestre, en passant par une sélection de publications dans la presse locale et internationale, et d’autres anecdotes ou des accidents de parcours, (auraient pu) pourraient servir d’artefacts (comme atouts) pour satisfaire la curiosité des jeunes musiciens et pour capter l’attention des visiteurs.

      Créer un mythe autour des costumes et des coutumes qui font l’authenticité de la Boule de feu

      Dans toute l’histoire de l’humanité, un Musée n’a jamais été une institution à vocation lucrative ; mais c’est un espace ou on retrouve certains traits dominants de la culture nationale. Sa finalité est de participer activement à l’éducation, à la construction sociale et au renforcement du sentiment d’appartenance de la population

      Le Musée septentrional pourrait constituer un espace de loisir décent et attractif, mais surtout un accompagnement éducatif, pour mobiliser des ressources diverses et variées de l’une des plus anciennes et prestigieuses institutions culturelles du pays. Il pourrait servir de valeur ajoutée pour l’Orchestre Septentrional et la métropole du Nord.

      Les touristes qui visiteront la ville du Cap-Haïtien trouveraient également une nouvelle adresse, une nouvelle référence pour apprendre l’histoire de la ville ou celle d’Haïti à travers la musique. Ils pourront ainsi se procurer des coffrets de CD, des maillots, des casquettes, des porte-clefs, des bracelets, des livrets, des albums, des jeux éducatifs et artistiques, des questionnaires ou des catalogues avec les grandes dates dans la vie du groupe.

      Dans les couloirs du musée, on pourra exposer les différents modèles de costumes portés par les musiciens à travers le temps lors de grandes manifestations culturelles, tels que les galas, le carnaval, les bals, les graduations, les concerts, les tournées, les prestations live dans des médias. Septent a aussi aidé à la réalisation de nombreux projets dans plusieurs communautés en participant à diverses activités sociales et communautaires, philanthropiques, humanitaires et caritatives, dans sa responsabilité sociale envers la communauté. Un inventaire de ces projets, leur lieu d’exécution avec photos et textes aiderait les chercheurs à mieux comprendre le rôle, l’importance et l’engagement du groupe dans le milieu.

      Rendre immortels les souvenirs et investir dans la préparation du centenaire

      Au musée de l’orchestre Septentrional, les enfants, les jeunes et surtout les familles et les écoles, (allaient) pourraient trouver un cadre assez attrayant, agréable même et sans cesse renouvelé pour (s’amuser,) s’éduquer et se divertir tout en écoutant les meilleures pièces des différents albums qui portent les empreintes et le génie de ces musiciens qui se réclament de la boule de feu international.

      De la Noël aux fêtes champêtres ou aux effets de mode, la musique de Septent touche une multitude de sujets. Sa chanson a accompagné notre histoire et l’évolution de la société capoise, traduisant dans un langage poétique, les aspirations, les joies vécues des gens du Nord en général et du Cap en particulier, et peut-être même du pays. Des compositions sur le bonheur fêtant les plaisirs, des musiques d’amour, tristes ou gaies ou romantiques qui expriment des états d’âme quotidiens dans lesquels les Capois peuvent s’y retrouver. Sa musique et ses compositions retracent à leur façon l’histoire du Cap-Haïtien

      Le temps et les circonstances nous commandent de préserver la mémoire de tous ceux et celles qui ont apporté leurs pierres dans la construction de cet édifice devenu un digne patrimoine artistique, culturel et social. Il faudra mobiliser les compétences techniques et pratiques déjà disponibles sur le terrain, pour collecter et traiter les archives, les souvenirs et la mémoire de cette boule de feu qui doit continuer à rayonner dans tous les continents.

      A défaut d’assister aux prestations du groupe, le musée pourrait, dans une certaine mesure, renforcer le rayonnement, les flammes et la diffusion de la musique de Septent, par la qualité des informations communiquées et des collections disponibles, des animations et de l’attraction.

      Un musée pour l’Orchestre Septentrional est un hommage public et historique rendu au groupe, qui est en route pour son centenaire, pour sa ténacité, son endurance et pour ne pas perdre ses 70 ans de mémoire dans l’histoire d’Haïti et les industries musicales de la Caraïbe. Il ne faut pas tuer le rêve. Il ne faut pas tuer l’espoir sans un pli, sans une ride et sans raison !

      Pour que le nom de l’Orchestre Septentrional se perpétue, pour qu’il traverse les mémoires de génération en génération, il faut l’immortaliser à travers :

      • Sa musique
      • Son Boulevard
      • Son Night Club
      • Son Musée

      Ils rappellent tous ; une tranche de vie, un pan de mur de l’Haïtien viveur ou mélancolique ; que Septent est une religion à vénérer, avec ses musiciens à respecter, ses ouailles à honorer et ses détracteurs à éduquer et à instruire.

      Source : Islam Louis Etienne (Novembre 2019)
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